Si demain existe
Je m'apprête à pénétrer dans l'arène. Mon tailleur me serre comme un habit de matador privé de ses éclats de lumière. Tenue chic mais sobre. Des talons suffisamment hauts pour gagner en prestance, mais pas trop pour ne pas prendre le risque de vaciller. Maquillage léger, subtil. Je ne le sais que trop, dès que j'aurai franchi le seuil de la salle de conférence, je serai analysée, décortiquée, jugée sur ma seule apparence. Le produit que je leur présenterai n'a aucune importance. Ce sont leurs hormones qui parleront. Réactions viscérales, instinctives, sur lesquelles j'ai renoncé à trouver une prise ou une parade. Je veille simplement à ne pas les alimenter comme on nourrirait un loup affamé.